Jacques Diouf, le Directeur général de la FAO (1), a indiqué jeudi dernier, au cours d’une conférence au siège du Parlement européen à Bruxelles, que le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté de quelque 50 millions au cours de l’année 2007. Cette aggravation de la crise alimentaire étant due essentiellement au début de la forte augmentation des prix des denrées alimentaires. Ce premier constat confirme hélas la prévision exprimée par la FAO en ce début d’année qui prévoyait que la poussée inflationniste risquait de faire basculer une centaine de millions supplémentaires d’êtres humains dans la sous-alimentation. Et l’année 2008, avec des augmentations de prix plus conséquentes, risque de faire apparaître une situation bien plus catastrophique.
Pour mémoire, d’après la FAO, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation dans les pays en développement est passé de 960 millions en 1969 à moins de 800 millions en 1995. Mais depuis cette date la tendance s’est inversée pour atteindre le chiffre de 830 millions en 2004. En 1996, le Sommet mondial de l’alimentation et du Millénaire pour le développement s’était fixé l’objectif de réduire de moitié, avant 2015 et par rapport à 1990, le nombre de personnes sous-alimentées dans les pays en développement. Cela signifiait passer de 823 millions à 412 millions.
Pour ce qui est des raisons de la flambée des prix, Jacques Diouf s’est contenté de reprendre la liste des principales raisons mises en avant par la FAO : « la demande accrue sur les produits agricoles due à la croissance démographique et au développement économique dans les pays émergents ; l’expansion rapide des biocarburants ; et l’insuffisance de l’offre, la production étant affectée par le changement climatique, en particulier les sécheresses et les inondations… ».
Il est à noter qu’une fois de plus le Directeur général de la FAO n’est pas très véhément sur la responsabilité de la transformation des produits alimentaires en agrocarburants, alors que la Banque Mondiale vient de publier un rapport dans lequel elle attribue à 75 % l’impact des agrocarburants dans la hausse des prix alimentaires de ces dernières années.
Michel Sage
Source : Univers-Nature
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