Présentation par l’éditeur : Le livre restitue dans leur intégralité les paroles recueillies par Coline Serreau durant trois années de tournage du documentaire.
Théories, analyses et réponses pratiques se mêlent pour interpeller le lecteur et éveiller en lui la conscience des problématiques posées par un modèle sociétal consumériste et prédateur, et pour lui montrer que des solutions simples et salvatrices sont non seulement possibles, mais déjà mises en œuvre partout dans le monde.
On découvre à travers ces entretiens comment après la deuxième guerre mondiale, les surplus d’explosifs, de gaz de combat et de tanks ont été recyclés vers l’agriculture pour le plus grand profit de l’industrie chimique et pétrolière. Cette prétendue "révolution verte", en guerre contre la terre, a éradiqué les écosystèmes gratuits et pérennes qui avaient nourri l’humanité depuis la nuit des temps, pour leur substituer les intrants polluants et coûteux de la pétrochimie.
La conséquence de cette "révolution verte" c’est la mort des sols, l’éradication de la biodiversité, l’exode rural massif ou le suicide des paysans, la confiscation de notre bien commun primordial, la semence, la malnutrition de ceux qui mangent et la famine pour un milliard d’humains.
Cette agriculture n’est pas pérenne, elle repose sur une ressource épuisable et bientôt épuisée, le pétrole, elle nous emmène vers des crises alimentaires qui frapperont les pauvres d’abord, mais aussi les pays riches.
Il existe un lien profond entre la terre et les femmes, et la façon dont on traite la terre, en exploitant ses ressources sans se soucier de sa vie, ressemble fort à la façon dont les femmes sont traitées. Le génocide des petites filles bat son plein en Asie, surtout dans les régions riches, où le modèle productiviste a le plus de succès, preuve que ce modèle de croissance et de développement est mortifère. On estime à 100 millions dans le monde le nombre de fillettes assassinées soit avant, soit après leur naissance.
Acteurs du changement, les paysans, biologistes, économistes ou philosophes du monde entier présentés ici partagent avec le lecteur leurs expériences de terrain. Tous témoignent de la vitalité des alternatives mises en place, et de la force de cette société nouvelle, encore latente, encore minoritaire, mais qui avance comme un tsunami inéluctable et deviendra bientôt manifeste et majoritaire. Il s’agit d’un "retour en avant", qui nous fait reconquérir les multiples techniques de culture biologique qui ont permis à l’humanité de survivre (semi direct, compostage, bois raméal fragmenté, engrais et pesticides biologiques…), et nous assurera les plus précieux des biens : le rétablissement du lien entre la terre et l’assiette, la revalorisation du lien social et local et au delà, la réévaluation même des concepts de richesse et de démocratie.
Le livre s’ouvre sur une préface de Coline Serreau, qui a rassemblé et orchestré ces témoignages et qui explique son engagement intellectuel en réalisant cet essai et le documentaire dont il est le pendant. Le lecteur trouve par ailleurs en fin d’ouvrage un lexique des termes clés de l’agriculture biologique et quelques principes pour se lancer dès à présent dans une action de proximité, éco-responsable.
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